L’un vient des arts visuels mais s’est spécialisé dans une approche très personnelle du « human beat box ». L’autre est chorégraphe et danseur. Ensemble, ils s’allient (ou s’affrontent ?) dans une arène, entourés de micros, d’enceintes, de praticables, de cloches et de souliers. Face aux rythmes à sept temps scandés par Aymeric Hainaux, François Chaignaud répond par le martèlement des pieds sur le sol. Ses pas décrivent des actions vives, des danses anciennes, ancrées. Les percussions vocales sont brutes, martiales, autoritaires et poétiques. Peu à peu, le duo produit une musique percussive (talons contre le sol, lèvres contre le micro), implacable. Musique et danse, sons et mouvements : il s’agit là des deux lignes conductrices de quasiment tous les rituels depuis cinq millions d’années. Les pieds et la bouche s’opposent, les corps se sculptent et s’engagent par ces deux extrémités. Sons et corps sont déchirés entre la mélancolie des rituels disparus et l’agressivité de l’actualité.