Ceux qui rassemblent et étudient les archives de l'humanité s’intéressent souvent aux traces mesurables de l’humanité ; réduisant les êtres humains à des données comparables, à des différences catégorisables, à de simples traces écrites. Mais qu’en est-il de nos corps ? de nos mouvements ? Sont-ils voués à disparaître ?
La chorégraphe Katja Heitmann, elle, veut écrire une autre histoire. Depuis 2019, elle constitue des archives dans lesquelles est stocké le noyau le plus essentiel, le plus paradoxal et le plus insaisissable de l'être humain : « être et disparaître ». Une archive de mouvements et de l’éphémère stockée dans les corps de danseurs.
Ses archives s'étendent de ville en ville, de pays en pays. Dans chaque ville où son exposition est présentée, elle et son équipe rencontrent des habitants, rassemblent leurs gestes et nous offrent non seulement un échantillon des mouvements de la région, mais surtout une image impressionnante et poignante de l'humanité, dans toute sa diversité.