Combi: Fugen & 4

Fugen - Isabelle Schad - 19:00 - Espace Pasolini Valenciennes
"Fugues représente la tentative d'instaurer un portrait de ma propre histoire. Le média qui m'est le plus proche est la danse. Cette tentative d'autoportrait, j'aimerais le dédier à ma mère qui m'a enseigné ce que signifie le rythme." Dans Fugues, la chorégraphe allemande Isabelle Schad poursuit sa recherche sur la manière de rendre visible dans l'écriture chorégraphique la structure musicale. Elle s'attaque ici au génie de la structure musicale, Bach, et à ses célèbres fugues. Elle cherche à incarner le processus de construction virtuose de cette musique. Comme elle le rappelle, le terme fugue vient de deux verbes latins antithétiques : fugere "fuir" et fugare "courir après" et c'est ce mouvement paradoxal qu'elle tend à rechercher pour proposer sa propre fugue de chair. Le besoin de traiter ici sa propre histoire est lié au choc de l'attaque cérébrale qui a frappé sa mère et l'empêche de se mouvoir librement. Cette fracture dans la vie la conduit à repenser la nécessité d'être en parfaite adéquation avec ce que l'on vit au moment où on le vit. La fugue, dans sa dimension formelle rigoureuse, devient la métaphore de cette exigence.

Isabelle Schad est une chorégraphe berlinoise. Après avoir été formée à la danse classique à Stuttgart, elle danse dans des ballets classiques avant de travailler quelques temps pour Ultima Vez, la troupe de Wim Vandekeybus. Depuis 1999, elle développe ses propres projets qui ont été montrés dans de nombreux festivals (Berlin, Vienne, Athènes...) et qui ont été récompensés par des prix. Elle aime explorer les relations entre le corps, ses langages et ses représentations et travaille beaucoup autour de l'osmose entre le rythme musical et le mouvement. Aimant l'échange et la mise en commun des idées, elle a collaboré avec de nombreux artistes dont Benoit Lachambre, Martin Bélanger, le vidéaste Laurent Goldring...

4 - Rodrigro García - 21:00 - Le Phénix Valenciennes
"Le 4 ne signifie rien de plus que le nombre d'acteurs sur scène dans cette pièce. 1 Nuria. 2 Juan. 3 Gonzalo. 4 Juan. Avec eux 4, nous partirons peut-être pour des "aventures incroyables pour le cerveau, la vue, l'odorat, le goût, l'utérus ou les testicules"." Rodrigo Garcia emprunte la dernière phrase à l'architecte Rem Koolhaas qui réfléchit sur la ville et les plaisirs qu'elle nous procure, qui pense aussi les junkspaces, ces "espaces ordures" impersonnels, traversés par des escaliers mécaniques et "oxygénés" par de l'air conditionné. Les 4 se façonnent, s'inventent ou s'adonnent à la désolation dans ces espaces urbains souvent à bout de souffle. Les 4 ou comment le primitif refait surface dans le tissu des villes contemporaines.

Originaire de Buenos Aires, Rodrigo Garcia s'est installé en Espagne en 1986. C'est à Madrid qu'il a créé sa compagnie La Carniceria Teatro en 89. Son travail, de plus en plus radical et organique, remet en cause le capitalisme et lui confère une grande notoriété : After Sun (2000), J'ai acheté une pelle à Ikéa pour creuser ma tombe (2002)... Il est invité dans de nombreux festivals (Avignon, Biennale de Venise....) et fait partie des artistes qui reçoivent le Prix Europe pour le théâtre Nouvelle Réalité. Depuis 2014, il est nommé directeur du CDN de Montpellier qu'il a rebaptisé "Humain trop humain".