Tout va bien

Tout va bien : une affirmation à faire suivre d’un point d’interrogation. Après Dispositifs 3.1. (2001) et S.E.S.A. (2009), le chorégraphe français Alain Buffard retourne à son dada : la lutte des petites gens contre les puissances autoritaires qui les soumettent. Buffard montre comment l’individu tente de s’émanciper et invente des tactiques pour dérégler les structures hiérarchiques en vigueur. Il en résulte des scènes où des signes militaires – grands casques, marches militaires, vêtements uniformes – se voient démythifiés en clin d’œil expressionniste. Buffard s’est inspiré de la ‘Rifle Prayer’ dans le film Full Metal Jacket de Stanley Kubrick où des soldats expriment un amour quasi religieux pour leur fusil, ainsi que du Chant des canons dans L’Opéra de quat’sous de Bertolt Brecht. Dans Tout va bien, des recrues mènent leur propre guérilla en dansant. Mais la musique et les chants peuvent-ils avoir raison de la violence ?
Le français Alain Buffard, véritable mille-pattes artistique, fait preuve d’une flexibilité étonnante : cinéaste, vidéaste, curateur, enseignant et journaliste, il est en outre un chorégraphe reconnu qui puise ses racines dans la très riche tradition de la performance des années soixante-dix. Pas étonnant qu’il tente dans Tout va bien une conciliation entre la danse et les arts plastiques.
Avant le spectacle d’Alain Buffard au Phénix, vous pouvez assister à Métrage variable de l’artiste français Halory Goerger à 17:00. Métrage variable est un croisement magistral et drôle de théâtre et stand-up comédie, plein d’associations bizarres et intelligentes.