Qui a peur d’Abattoir Fermé ? La représentation sans parolesTourniquet se déroule dans une maison qui sert en même temps de décor et de partenaire, lieu de perversion auquel on accède en passant un tourniquet. Trois personnes en tenues très strictes mais au visage livide s’y adonnent à des rites étranges et autres exorcismes. Elles dansent, font du strip-tease et boivent du vin couleur sang – à moins qu’il ne s’agisse de sang couleur vin. Pas la moindre narration. Seule une situation. Entretemps, le tourniquet continue à tourner dans le paysage sonore apocalyptique de Kreng.
Depuis dix ans déjà, le collectif de théâtre belge Abattoir Fermé crée des représentations visuelles, quasi cinématographiques, qui ont presque tout du bad trip par leur côté ténébreux, sinistre, lourd d’angoisse. Ne s’embarrassant d’aucun tabou et s’inspirant des angoisses, des désirs et des obsessions humaines, le travail de Stef Lernous et ses compères, auteurs de ce trashtheater, fait forte impression sur les spectateurs. Influencé par le cinéma, la littérature et les arts plastiques – David Lynch rencontre Hiëronymus Bosch – Abattoir Fermé propose un théâtre d’images rituel. Âmes sensibles s’abstenir !