Sept chaises autour d’une table de réunion. Six personnages qui ne se sont jamais rencontrés dans la vie réelle : un architecte, un urbaniste, un professeur, un journaliste… tous les six représentés par des écrans plats posés à la verticale. Ils discutent de la nouvelle destination d’un immeuble déserté sur une friche industrielle. Bien que chacun ait été filmé dans son propre environnement naturel, le montage crée l’impression qu’ils sont réellement en train de délibérer sur scène. Il est donc question de prestige et d’économie, du long et du court terme. Des questions sont posées. On attend. On attend le Cheikh.
Le collectif anversois Berlin a acquis une belle notoriété grâce au cycle Holoceen. Tant dans Jerusalem, Iqaluit, Bonanza que dans Moscow, la compagnie a choisi une ‘ville avec une histoire’ comme point de départ d’un spectacle jamais vu en forme de documentaire cinématographique. Dans son nouveau cycle Horror Vacui, elle se concentre à partir de la ville et de la société sur la rencontre entre des individus. Tagfish est un terme emprunté au poker, qui désigne un joueur qui, malgré son expérience, n’ose pas prendre de risques. Les six s’engagent dans ce jeu. Mais qui sera le gagnant ?