Ôno-Sensation

La chorégraphe française Pauline Le Boulba engage de préférence le dialogue avec les chorégraphies des autres. En dansant, elle répond à la danse. Cette fois, elle se focalise sur Admiring La Argentina (1977), dans laquelle Kazuo Ôno, le fondateur du butoh, rend hommage à la danseuse de flamenco La Argentina, décédée à l’âge de 70 ans. Le Boulba s’adresse à lui : à présent, c’est elle, la spectatrice qui devient la danseuse. Ce spectacle revisite la déclaration d’amour d’Ôno et découvre dans la mémoire un lieu sensible qui interroge notre rapport aux personnes disparues et aux œuvres d’art. Dans Ôno-sensation, un brassage unique de commentaires et de performance, Le Boulba ressuscite des mouvements oubliés sur fond sonore de rap, de slam, de R & B et à partir d’une danse inoubliable comme matière de départ.

Pauline Le Boulba est artiste et chercheuse. Elle a donc un pied sur la scène de danse et un pied à côté. Son regard engagé et littéralement « en mouvement » lui permet de créer un dialogue avec des œuvres d’autres artistes par le biais de texte de fond, de poèmes et de rap, mais aussi de créations de danse personnelles. Le Boulba a travaillé en tant que performeuse, conseillère et dramaturge pour différents spectacles (entre autres, de Pol Pi et de Sorour Darabi, deux artistes qu’on a pu voir lors de NEXT 2018). De 2015 à 2017, elle a créé une série de solos intitulée La Langue brisée.