Théâtre, film, danse, chorégraphie ? Avec le cinéaste et chorégraphe Wim Vandekeybus, on ne sait jamais, car ce créateur multiple apprécie peu les étiquettes.
Dans Œdipus/bêt noir, Vandekeybus s’attaque pour la troisième fois au texte particulier de Jan Decorte. Cet enfant terrible de la scène flamande avait adapté en 1999 la tragédie grecque Œdipe roi, ce drame du antihéros tragique, prisonnier de son sort, qui tue son père et épouse sa mère. Decorte a transcris l’essence même de l’histoire de Sophocle dans un merveilleux langage poétique et ‘enfantin’. Satisfait de cette adaptation, Vandekeybus en a tiré le projet pour jeunes danseurs Bêt noir (2006) et la chorégraphie sur invitation de l’opéra de Göteborg, Black Biist (2009).
Voilà le temps venu de la troisième adaptation dans laquelle Vandekeybus choisit en parallèle avec le langage direct de Decorte, une mise en scène pure et terrienne, sans artifice ni vernis.
Avec la complicité du musicien Roland Van Campenhout, une excellente distribution de quatorze danseurs et acteurs (parmi lesquels Willy Thomas et Guy Dermul) redonnent vie à ce mythe notoire. Quant à savoir si le spectateur sort ‘purifié’ de la représentation, voilà une tout autre question…