Un solo de danse longtemps attendu sur l’authenticité, la manipulation et les avatars.

Rostam est un héros mythique de la Perse antique. Dans le Shâh Nâmeh ou Livre des Rois, écrit par le poète Ferdowsi au Xeme siècle, Rostam apparaît comme l'être le plus fort qui existe. Un proverbe populaire dit en langue farsi : "C'est par Rostam que j'hérite de ma gloire", soulignant par là même le fait de s'arroger les qualités d'un autre que soi. L'idée du double, de l'avatar est au cœur du projet de l'artiste iranien Ali Moini : attaché par un système de poulies à une marionnette de taille humaine, le performeur interroge la question de la volonté, de l'acceptation, de la manipulation, de la distance. Si la machine a un rôle de transmission du mouvement, elle peut aussi prendre le pouvoir au point que la séparation de ces deux entités devient impossible. C'est par Rostam que j'hérite de ma gloire ou l'étrange conversation entre l'animé et l'inanimé qui débouche sur une troublante fusion.

Né à Shiraz (Iran) en 1974, Ali Moini intègre à 17 ans l'orchestre de la ville en parallèle de sa formation en chant lyrique et composition musicale. En 1997, il entame des études d'art dramatique et rejoint le Mehr Theater Group en tant qu'acteur et compositeur. Il joue dans plusieurs de leurs créations qui tournent partout dans le monde avant d'intégrer en 2009 le programme de création chorégraphique du Forum Dança de Lisbonne. Le solo My paradoxal knives qu'il crée dans ce cadre tournera au festival Montpellier Danse, au Théâtre National de Chaillot... En 2013, il collabore avec le plasticien George Apostolakos dans le cadre de New Sttings de la Fondation Hermès. 

PARCOURS: 
*25.11 - Ali Moini + Milo Rau