REPORTÉ AU 03 ET 04.02.21 À SCHOUWBURG COURTRAI

Un groupe de personnes se noie dans une mer de papier et se transforme en un chœur sur une tribune, prêt à découvrir les multiples visages du mal. Mal, le titre du nouveau spectacle de Marlene Freitas a plusieurs sens. Il peut aussi bien signifier un malaise, un mal-être qu’un chagrin, une horreur ou une douleur. Et puis, il y a le sous-titre : Embriaguez Divina qui décrit le mal comme un état d’extase dionysiaque, une ivresse divine. 

Dans Mal, le mal adopte plusieurs formes. Il s’agit d’une force déterminante dans d’innombrables récits, avec le théâtre pour habitat favori. Certains transforment leur expérience de l’abîme dans le plus merveilleux des arts. Le surréaliste Georges Bataille voit le mal et l’art comme des alliés dans leur révolte contre la raison et le calcul. Que sont donc les espiègleries d’un enfant sinon une résistance aux conventions des adultes ? Mal nous invite aussi à rompre avec l’ordre, avec la normalité, avec tout ce que les autres nous prescrivent. Préparez-vous à une insurrection transformatrice du Mal contre le Bien, avec des danseur·se·s pour maître·sse·s de cérémonie ! 

La chorégraphe cap-verdienne Marlene Monteiro Freitas crée des univers exubérants et poétiques. Elle s’inspire de motifs mythologiques et joue avec des références de la haute culture et de la culture populaire, comme dans ses spectacles retentissants Of ivory and flesh – statues also suffer et Bacchae – Prelude to a Purge. En 2018, elle a remporté le Lion d’Argent à la Biennale de Venise. 

Marlene Monteiro Freitas (Cap-Vert, °1979) a étudié à P.A.R.T.S. à Bruxelles, et ensuite à l’Escola Superior de Dança et à la Fundação Calouste Gulbenkian à Lisbonne. Dans son pays natal, le Cap-Vert, elle est l’une des cofondatrices de la compagnie de danse Compass et travaille avec le musicien Vasco Martins. Elle a collaboré, entre autres, avec Emmanuelle Huynh, Loïc Touzé, Tânia Carvalho et Boris Charmatz. Parmi ses créations, on peut citer : Bacchae – Prelude to a Purge (2017) ; Jaguar (2015) avec Andreas Merk ; Of ivory and flesh – statues also suffer (2014) ; Paradise – private collection (2012-13) ; (M)imosa, coproduit avec Trajal Harrell, François Chaignaud et Cecilia Bengolea (2011) ; Guintche (2010) ; A Seriedade do Animal (2009-10) ; Uns e Outros(2008) ; A Improbabilidade da Certeza (2006) ; Larvar (2006) ; Primeira Impressão (2005). Le dénominateur commun de ces productions est l’ouverture, l’impureté et l’intensité. En 2017, l’Association portugaise des Auteurs (SPA) a attribué à son spectacle Jaguar le prix de la meilleure chorégraphie. Cette même année, le gouvernement cap-verdien lui a remis une distinction pour sa contribution culturelle. En 2018, elle a créé le spectacle Canine Jaunâtre 3 pour la Batsheva Dance Company. Toujours en 2018, la Biennale de Venise lui a décerné le Lion d’Argent de la Danse. Elle collabore de manière continue avec O Espaço do Tempo (PT) et est cofondatrice de P.OR.K, sa structure de production à Lisbonne.