Dans un petit amphithéâtre de la taille d’une tête, quatre artistes sont assis, très proches, et tout près du public qui les entoure. Les quatre visages sont le terrain d’un jeu subtil dans l’espace et le temps : un ‘paysage chorégraphique de traits du visage se transformant lentement’, des lèvres tremblantes, des sourcils haussés, des narines bougeantes, des mâchoires serrées, des paupières papillonnantes, des têtes dodelinantes… Le public perçoit le visage comme objet de contemplation et partie intégrante d’un être humain qui suscite l’empathie.
L’année dernière déjà, l’Allemande Antonia Baehr n’avait pas manqué son passage en Belgique : dans sa performanceRIRE, elle analysait l’expression du rire. Elle ne voit pas seulement le rire comme effet émotionnel, mais comme sujet d’une performance qui utilise le son, la forme, la musique, la chorégraphie, le drame, le rythme et les gestes du rire. Le travail d’Antonia Baehr est une recherche dans la fiction de la vie quotidienne. Elle utilise le théâtre comme un miroir. Elle recherche la symbiose entre le performeur et le spectateur et se sert des expressions du public comme matériau à sa composition théâtrale. Aucun spectateur n’y est insensible…