FAON

Dans la nature, il est inscrit et communément admis que quelque chose doit cesser, pour que la vie se renouvelle. Pour qu'une suite soit donnée aux événements.

FAON est une pièce chorégraphique et théâtrale pour le.la performeur.euse Liaam Iman et la danseuse chorégraphe Julie Gouju, également auteure du texte. Sur scène, les deux interprètes incarnent, ensemble et tour à tour, différentes figures de sacrifié·e·s. Des voix inspirées de la mythologie et de notre histoire proche s’élèvent. La parole rythmée trouve un écho dans les corps et les instruments. Portés par l'imaginaire du sacrifice et les transformations qui en sont issues, les interprètes se lancent dans une course jouissive et haletante.

Imaginer le chant d'un sacrifié, un peu avant sa mise à mort. Poser la question de l'actualisation de cette figure. Traquer les marques du tragique à travers notre monde, normalisé et faussement délicat. FAON est un poème tragique contemporain qui cherche à dévoiler qui ou ce qu'on fait mourir aujourd'hui. Que devient-on lorsqu'une part de soi nous abandonne, ou nous est retirée ? Que sacrifie-t-on de son identité quand le changement est inéluctable ? Depuis les périphéries de toutes sortes, cités oubliées, identités brisées, désirs réprimés, la pièce tente de cerner, par le rythme, le mouvement et la voix, cette part de soi qui, selon les circonstances, est mise en péril. Pour esquisser d'autres pas, essayer d'autres voies.

Julie Gouju mène des recherches en philosophie, avant de se former à la chorégraphie. À partir d’une pratique de la danse, son travail noue une rencontre avec le champ du théâtre. Elle développe une approche de la langue comme tissu sonore et matériel, pour creuser l’ambiguïté du sens et toucher sa dimension métaphysique. Le geste et la langue sont perçus comme des vecteurs énergétiques. Le texte ainsi énoncé cherche à éveiller différents sens et niveaux de réception, comparables à l’écoute de la musique. Quand le texte forme la matrice d'une pièce, il n’en est pas le seul coeur. 

 Workshop autour du spectacle FAON