Rave party électrisante aiguillonnée par la soif de violence.

Dans ses créations, l’artiste française Gisèle Vienne expérimente la nécessaire présence de la violence et son expression dans le monde civilisé. Alors qu’elle l’abordait jusque là plus sous l’angle de l’intime, elle scrute la violence au sein du groupe dans Crowd. Elle imagine pour cela une fête improvisée par un groupe de jeunes gens aujourd'hui quelque part en Europe. La musique intense, issue de la mouvance techno, fait vibrer l’espace et les émotions de chacun. Parallèlement, un sous-texte, écrit par son compagnon de route Dennis Cooper, inaudible pour le public se dit et se joue. Les rapports entre émotions individuelles et collectives vont augmenter la tension et développer des manifestations de violence qui vont se résorber ou non. Jouant de l’immobilité, du mouvement décomposé, de l’accélération, les danseurs constituent un microcosme fascinant.

Gisèle Vienne, artiste franco-autrichienne, se définit à la fois comme chorégraphe, marionnettiste, metteur en scène et plasticienne. Après des études de philosophie et de musique, elle se forme à l’Ecole Supérieure Nationale des Arts de la Marionnette à Charleville-Mézières où elle rencontre Jonathan Capdevielle et Etienne Bideau-Rey, avec qui elle crée ses premières pièces. Elle travaille régulièrement avec les écrivains Dennis Cooper et Catherine Robbe-Grillet. Elle construit pièce après pièce une œuvre captivante qui à la fois fascine et dérange. « Elle nous force à interroger le rapport trouble que nous entretenons aussi bien avec nos fantasmes qu’avec la part maudite, faite de manipulation, de domination, de violence, qui compose les relations interhumaines. » (Bernard Vouilloux).